Un vigile à l’entrée des boucheries ? “C’est malheureux, mais c’est presque devenu nécessaire”, regrette Valérie Carell. Affairée derrière son comptoir, la responsable de la boucherie l’Esquermoise, à Lille, sert ses clients avec le sourire. Pourtant, le week-end aura été particulièrement “inquiétant”. Samedi, un “happening national”, à l’initiative de militants antispécistes, s’est organisé devant les établissements français. “On a été contacté par la fédération des bouchers-charcutiers-traiteurs afin de mettre du personnel de sécurité à l’entrée du magasin, ajoute-t-elle. D’une manière générale, on n’arrive plus à travailler avec sérénité.” Il faut dire que l’établissement a été vandalisé deux fois ces derniers mois. “Quand j’arrive le matin, j’ai toujours cette crainte de voir la vitrine une nouvelle fois cassée, regrette-t-elle. Quand quelqu’un entre dans la boutique et qu’on ne le connaît pas, on se pose des questions.” Son bonheur réside au sein de la clientèle : “Ils nous soutiennent chaque jour, ça fait du bien.” Avec le camp adverse, le dialogue serait par contre, impossible. “Bien sûr que les images dans les abattoirs nous choquent, affirme-t-elle. On voudrait leur dire que nous avons des valeurs, un savoir-faire et un respect du produit. C’est impossible.”
No Comments