La nouvelle défonce légale
Des capsules de métal dans les caniveaux. La scène vous a sûrement déjà intrigué. Il s’agit de protoxyde d’azote, utilisé notamment pour faire de la chantilly, mais qui a aussi un pouvoir euphorisant. Si ces capsules se retrouvent par terre dans la rue, c’est que de plus en plus de gens se shootent avec. Pourtant la prise de ce gaz seul est dangereuse pour la santé.
De plus en plus de capsules de protoxyde d’azote sont retrouvés dans la rue, jetée par les consommateurs.
“Le protoxyde accélère le rythme cardiaque”, explique le docteur Patrick Goldstein, chef des urgences du CHRU de Lille et du Samu 59. “Pris avec de la cocaïne ou de la taurine, que l’on retrouve dans des boissons énergisantes, il y a un risque réel de troubles cardiaques. Il peut aussi avoir des répercussions sur le système neurologique, à savoir le cerveau et la moelle épinière.”
Le problème ? Ce stupéfiant se vend en toute légalité sur internet et dans certains commerces et ne coûte que 50 centimes l’unité. Et si sa consommation n’est pas interdite, elle reste dangereuse pour soi, mais aussi pour les autres.
“Une fois qu’on a inhalé ce gaz, on ressent comme de la béatitude. Au SMUR, nous l’utilisons en anesthésie. Quand on intervient sur une fracture de la jambe par exemple, il permet de diminuer la douleur. Mais il est toujours mélangé avec de l’oxygène, insiste Patrick Goldstein. Mais imaginez qu’après en avoir consommé, certains prennent leur vélo ou la voiture. Il y aura forcément un jour des accidents majeurs. Et même au niveau de la santé des consommateurs. Que dira-t-on quand quelqu’un décédera d’un infarctus du myocarde ? Ou dans cinq ans, si on se rend compte que ces consommateurs de protoxydes présentent des pathologies neurologiques graves ?”, s’inquiète-t-il.
En Belgique et en Angleterre, on commence à demander l’interdiction de vente de protoxyde d’azote aux mineurs. En France, certains commerces, notamment de cuisine, ont mis ce protoxyde d’azote sous surveillance et ne le vendent qu’à certaines conditions.
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