Cela fait 7 ans que Corinne possède sa boutique indépendante de
Saint-Omer. Elle tente de joindre les 2 bouts et assurer le salaire de son
employée. “Pas facile pour le petit commerce d’y arriver !”,Les samedis en
Novembre, c’est important, car à 4 semaines de Noël, les clients commencent
à faire leurs achats”. Ce matin, elle a quitté son domicile à 8h30 pour se
rendre à son travail.. pas grand monde sur les routes : “ni les gilets
jaunes, ni les automobilistes – qui doivent craindre les perturbations”.
Pour elle, aujourd’hui, c’est un jour noir, très noir… La petite boutique
est pratiquement vide “Seulement quelques riverains qui peuvent aller à
pied !”. Si elle comprend la motivation des gilets jaunes, elle déplore la
méthode : “on ne pénalise pas les Français.. s’ils veulent se faire
entendre, qu’ils aillent bloquer les préfectures, l’Elysée, l’assemblée
nationale… mais qu’ils ne nous fassent pas chier” s’enerve-t-elle ! Ce
samedi, Corinne s’estime victime des manifestants. “Ils critiquent les
élites qui n’en ont rien à faire de leur mouvement…. mais nous…. ma
salariée, mon banquier… ce soir, on fera le compte et je pense qu’on ne
pourra pas dire merci aux gilets jaunes”.
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