Le 31 mars a sonné la fin de la trêve hivernale. C’est l’heure de dresser un premier bilan pour la Fondation Abbé-Pierre. « Dans la région, 345 places d’hébergement ont été pérennisées depuis la fin de la trêve, souligne Nicolas Devreese, chargé de mission pour la structure d’aide aux plus démunis. Ce n’est pas suffisant car il reste énormément de personnes sans solution de relogement. » Un nombre encore incalculable de remises à la rue, « notamment de familles », qui signifient selon lui, « une rupture, qui peut mettre à mal une démarche d’insertion et de projet de formation qui avaient été menés cet hiver. »
La Fondation Abbé-Pierre a aussi interpellé le préfet, avant la fin de la trêve hivernale, pour lui rappeler le « droit fondamental au logement ». Un texte constitutionnel « difficile à tenir », convient la Fondation, mais qui oblige l’État à assurer le bien-être de toute personne en lui apportant un toit. « On a évoqué le cas des 300 personnes situées dans la métropole lilloise, qui risquaient d’être mises à la rue », ajoute-t-il. Mais pour la majorité d’entre eux, ils ont dû trouver des solutions « comme rejoindre des squats, aller chez des tiers… »
Toutefois, la Fondation veut rester positive. La politique dite « du logement d’abord », qui vise, sur le quinquennat, à construire plus de logements sociaux pour répondre aux besoins des personnes les plus démunies, « va dans le bon sens ». Mais le chargé de mission affirme qu’il faut des moyens et une ambition pour construire les logements qui répondent aux demandes non-satisfaites. Pour la Fondation, 25 % des attributions de logements sociaux se doivent d’être à destination des publics prioritaires et sur les Hauts-de-France. « Mais on en est encore très loin ».
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